5 mythes sur l’apprentissage d’une seconde langue par votre enfant

5 mythes sur l’apprentissage d’une seconde langue par votre enfant

Un jour sans-doute vous aurez à décider d’encourager ou non votre enfant à apprendre une seconde langue. Voilà 5 mythes qu’il vous faut d’abord dissiper.

Mythe 1 : La plupart des enfants sont monolingues, pourquoi se faire du souci ?

Eh bien non. Plus de la moitié de la population mondiale grandit en fait en parlant plus d’une langue. Pour commencer, certains pays (comme Singapour) sont officiellement multilingues, et beaucoup d’autres le sont en pratique. En Chine, si le mandarin est la lingua franca, des centaines de millions de personnes parlent des langues régionales comme le shanghaïais, le cantonais ou le hokkien. En Inde, la plupart des gens parlent l’une ou l’autre, voire les deux langues nationales (anglais et hindi), une langue régionale officielle (il y en a 22), et une langue locale ou familiale. Même en Europe, de plus en plus d’enfants grandissent avec plusieurs langues tant et si bien que les multilingues forment maintenant 54% de la population.

Mythe 2 : Laissez les enfants tranquilles, ils apprendront quand ils seront grands

Si seulement c’était le cas – mais ce ne l’est pas. Il est vrai que les adultes progressent beaucoup plus vite, au début, grâce aux capacités analytiques et au savoir accumulés pendant toute leur vie. Mais ils plafonnent très rapidement. Et la hauteur de ce plafond varie grandement d’un individu à l’autre.

En revanche, les enfants commencent peut-être plus lentement, mais eux – et eux seuls – pourront surmonter les difficultés de prononciation, d’exactitude et de fluidité. Gardez cette règle générale en tête : l’âge d’acquisition d’une langue est un très bon indicateur du niveau finalement atteint. L’enfance est en effet une période sensible pour l’apprentissage des langues. Ah, et au fait, ils peuvent aussi apprendre en s’amusant.

Mythe 3 : Les enfants multilingues ont un retard de développement langagier

Faux. Les enfants grandissant avec deux langues ou plus n’ont pas de retard de développement langagier particulier. Évidemment, leur vocabulaire dans l’une ou l’autre langue sera souvent inférieur à celui d’un monolingue ; mais pris ensemble, les vocabulaires des deux langues sont au moins aussi importants que celui d’un enfant monolingue. Il y a aussi des interférences positives, comme un savoir métalinguistique acquis au travers d’une langue et transféré à l’autre.

Mythe 4 : Les enfants multilingues confondent leurs différentes langues

Non, pas du tout. En fait, dès la naissance, les enfants peuvent distinguer des langues différentes. Ce qui effectivement se produit, c’est qu’au cours d’une conversation, un enfant parlant plusieurs langues les mélange (au sens de “combine” ou “utilise simultanément”) mais ce n’est pas de la confusion. On appelle cela le code switching (et je viens de l’illustrer en utilisant un terme en anglais).

Quelle en est la cause ?

C’est généralement que le bon mot vient d’abord à l’esprit de l’enfant dans l’autre langue (et peut-être ne le connait-il même pas dans la première langue). Cela n’arrive que lorsque l’enfant sait que son interlocuteur parle aussi la seconde langue. En conversation avec un monolingue ou si on leur demande de ne pas faire de code switching, les enfants s’en tiendront à une seule langue.

Mythe 5 : Il n’y a pas vraiment d’avantages à apprendre d’autres langues

Ah bon ? Tenez-vous bien, quelqu’un prétend avoir calculé récemment le retour sur investissement de l’apprentissage de langue en étudiant les salaires ; selon lui, seul l’apprentissage de l’anglais vaut le coup ! Mais être multilingue, c’est tellement plus qu’avoir un salaire plus élevé.

Une vraie réussite à l’école et au travail, en captant les détails les plus subtils

L’ouverture à d’autres gens et cultures, en parlant à leur cœur et non pas à leur cerveau. Les avantages cognitifs non linguistiques, comme une plus grande capacité à traiter des informations contradictoires. Et même, comme cela a été découvert dernièrement, une survenue plus tardive des maladies du grand âge comme celle d’Alzheimer.

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