Notre époque, et son Intelligence Artificielle aime les calculs
Après les mesures du Quotient Intellectuel et du Quotient Émotionnel, le Quotient Culturel constitue le nouveau Graal à chiffrer et valoriser. Comment prévoir et améliorer l’usage de la différence culturelle sur l’autoroute de la mondialisation ? Quels avantages pour l’avenir professionnel ? Atout et défi pour nos enfants, la condition nécessaire (mais pas suffisante) passe par l’apprentissage de langues étrangères !
Qu’est-ce que le Quotient Culturel ?
Le Quotient Culturel est la mesure de l’appétence et de la maîtrise de la performance inter-culturelle. Comment un individu est en mesure d’agir et réagir efficacement lorsqu’il entre en contact avec une culture différente.
Soon Ang et Linn Van Dyne ont formalisé ce concept qui existe dans notre bagage historique depuis belle lurette. L’Iliade et l’Odyssée constituent une entreprise ininterrompue de navigation entre cultures inconnues. Montesquieu organisait le voyage des Persans dans ses Lettres persanes pour convoquer la différence culturelle entre l’Europe, l’Asie et l’empire Russe. Le Livre des Merveilles de Marco Polo transforma la vision que l’Europe avait de sa place dans le monde.
Soon Ang et Linn Van Dyne se concentrent sur les implications économiques de l’Intelligence Culturelle. Comment évaluer et prévoir la performance inter-culturelle d’un individu ? Comment améliorer son adaptation dans une entreprise internationale, sur les marchés internationaux?
De manière plus large, le Quotient Culturel sous entend aussi bien l’ajustement aux codes de l’école, de l’université et ensuite de la culture de travail, de la hiérarchie.
Le Quotient Culturel, quel atout pour les enfants ?
Avant même de parler d’avenir professionnel, le Quotient Culturel met en jeu la capacité des enfants à accéder à et s’approprier des informations disponibles seulement dans une langue différente.
Or, l’information est clé pour notre société ultra-communicante. Les traducteurs en ligne sont certes de plus en plus efficaces, mais n’offrent pas les commentaires de bas de page qui signalent l’importance ou l’indifférence d’une autre culture sur un détail donné.
Prenons l’exemple de la magie. Valentine Losseau, co-fondatrice de la (fabuleuse) nouvelle école de la magie ET, anthropologue spécialiste des cultures de l’Inde et Maya, a mis à jour comment un tour comme l’illusion de la lévitation pouvait époustoufler un occidental et laisser indifférent un Indien. Sans le sous-titre culturel, c’est le bide assuré.
Ce Quotient Culturel affectera également l’appétence d’un jeune à postuler sur des camps, stages ou études à l’étranger et bénéficier au maximum de ce bain en extérieur. À terme, cette “curiosité” favorise la capacité à travailler dans un milieu de culture “mixte”.
Déculpabilisez ! Le Quotient Culturel se cultive
Contrairement à la notion écrasante de Quotient Intellectuel, dit “inné” et relativement figé, le Quotient Culturel s’acquiert comme un savoir-faire ou un savoir-être.
C’est ainsi que basée à Singapour, Véronique Helft-Malz, co-fondatrice de culture-i, propose des formations aux particuliers et entreprises pour mieux comprendre les cultures asiatiques.
Mission: développer le Quotient Culturel des participants.
Objectif : améliorer la coopération, l’ajustement aux pays d’accueil, limiter les effets de la désorientation et permettre de rester fonctionnel dans un contexte multiculturel.
Véronique Helft-Malz souligne que tous les individus n’ont pas la même appétence “spontanée” pour la diversité culturelle.
La notion est évidente au sein des fratries lorsqu’une famille s’implante à l’étranger. Les freins et résistances sont très différents selon les enfants. Certains ont besoin de plus de temps pour s’adapter.
Inversement, des enfants élevés uniquement dans un contexte monolingue comme la France peuvent montrer une curiosité dévorante pour des cultures étrangères à travers des passions comme les mangas Japonais, les séries coréennes, la musique américaine ou le football brésilien.
Ce qui est important, explique Véronique Helft-Malz, c’est de trouver sa propre porte d’entrée dans la culture. Si votre enfant n’est pas attiré par la visite des marchés typiques ou des monuments historiques, il sera peut-être sensible aux sports, à l’artisanat, la débauche de technologie ou la diversité des moyens de transports locaux, le zoo ou les glaces carrées.
Langues et cultures étrangères : qui de l’œuf ou de la poule ?
Il n’existe pas d’étude qui se soit penchée sur la relation chez l’enfant entre l’apprentissage des langues étrangères et la variation du Quotient Culturel. Il est clair que s’intéresser à la culture permet de mieux maîtriser une langue étrangère. Et il est évident que l’acquisition d’une langue étrangère permet de se jeter dans le bain culturel de manière plus directe et plus personnelle.
Référence dans le domaine, David Livermore présente dans son ouvrage Leading with Cultural Intelligence, quatre indicateurs de l’intelligence culturelle. Ils se déclinent facilement dans le domaine de l’apprentissage des langues.
la Connaissance
Est-ce que je parle un autre langage que ma langue natale ? Quelle est ma connaissance des informations importantes pour comprendre la culture et l’environnement quand je communique dans une langue étrangère ?
L’Interprétation
Qu’est-ce que j’ai compris de mes connaissances sur une langue pour pouvoir communiquer efficacement à travers son usage ? Bénéfice indirect : apprendre une langue est une co-naissance qui permet de mettre en perspective sa propre langue et sa propre place dans le monde.
La Persévérance
Est-ce que j’aime communiquer dans une langue qui m’est encore étrangère ? Quelle est ma motivation pour m’adapter ? Est-ce que je tente de communiquer avec le peu d’éléments linguistiques dont je dispose ? Est-ce que je lis tout ce qui me tombe sous les yeux (affiches, journal local, directions) quand je me déplace dans un pays de langue différente ?
Le Comportement
Comment me conduire de manière appropriée dès lors que j’interagis avec une culture étrangère ? Comment est-ce que je m’adapte aux changements (accent, ton, expressions) ? Ai-je intégré le langage corporel qui va avec une langue étrangère ? Par exemple, dans la façon de se présenter (serrer la main, inclinaison du corps) en fonction de la culture ?
Comment aider vos enfants à développer leur intelligence culturelle
Démarrez jeune l’apprentissage d’une nouvelle langue. Chez VivaLing, vous pouvez découvrir 5 langues différentes, enseignées par des coaches natifs. Dans la relation régulière nouée avec leurs apprenants, en totale immersion dans la langue cible, nos coaches partagent les éléments clés de leur culture d’origine.
Visitez régulièrement les épiceries internationales près de chez vous avec vos enfants. Orient, Moyen-orient, Afrique, Amérique et tout plein d’îles partagent fruits, légumes et assortiment d’épices bigarrés. Cavernes d’Ali-baba regorgeant de trésors inconnus, la cuisine de ces ingrédients internationaux pique la curiosité et les papilles.
Voyagez à l’étranger avec un carnet, des ciseaux et de la colle. Construisez avec vos enfants un cahier de voyage sur toutes les différences et points communs que vous observez. Activité créative, parfaite pour occuper les temps morts et qui maintient les esprits en alerte lors du séjour à la recherche de pépites culturelles. Intéressez-les au langage non verbal.
Organisez les fêtes d’anniversaires sur un thème étranger : mexicain/espagnol pour les chips au guacamole et la piñata, chinois/mandarin pour les pétards et l’atelier lanterne, anglo-saxon pour la culture pop et les pancakes, allemand pour un marathon bretzel-saucisses et Ostereier (coloration des œufs).
Découvrez le cinéma ou les séries étrangères en VOST. Formidable pour éduquer l’oreille au rythme et à la phraséologie des langues étrangères. Passionnant pour s’imprégner de différents codes culturels.
(Re)-Visionnez les séances d’ouverture des Jeux Olympiques (été ET hiver). Du grand spectacle qui met en valeur l’identité culturelle des pays hôtes.