Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale est bilingue ou multilingue. Il existe des avantages évidents à être bilingue, comme la capacité de communiquer avec des gens partout dans le monde, pour les affaires ou simplement pour socialiser. Mais au-delà de ses avantages « sociaux », la recherche scientifique a mis en évidence de nombreux autres avantages au niveau cérébral. VivaLing vous propose un état des lieux des dernières découvertes scientifiques.
Les enfants bilingues sont plus attentifs et concentrés
Les enfants bilingues sont capables de fixer leur attention sur un objectif précis et inhiber les éléments perturbateurs. Ceci a notamment été démontré par une expérience menée par Diane Poulin-Dubois (Université Concordia à Montréal) en 2010. La différence entre les enfants bilingues et les enfants monolingues tient au fait que le lobe frontal, partie du cerveau qui est particulièrement associée dans l’élaboration de processus cognitifs complexes tels que la planification ou le raisonnement déductif, est plus sollicité chez les bilingues.
Le bilinguisme permet de développer des facilités d’adaptation
En 1999, Ellen Bialystok (Université York à Toronto) a démontré que le bilinguisme permet de développer des facilités d’adaptation précoces. Pour son expérience, la chercheuse avait formé deux groupes d’enfants : un groupe d’enfants monolingues et un groupe de bilingues de 4 à 5 ans. Chaque enfant devait classer des cartes sur lesquelles figuraient des cercles ou des carrés, rouges ou bleus, par forme puis par couleur. Résultat : les enfants bilingues ont mieux réussi ces deux tâches que les enfants monolingues. Ces derniers, perturbés par le changement de consigne (classement par forme puis par couleur), ont moins su s’adapter.
Le bilinguisme permet de retarder l’apparition des maladies mentales
En 2010, des chercheurs de l’Université York à Toronto ont étudié 211 patients présentant une démence, en analysant plus particulièrement l’historique de la maladie (âge à partir duquel elle s’est déclarée, différents stades d’aggravation, etc.) et le niveau d’éducation (et notamment la maîtrise ou non de deux ou plusieurs langues). L’analyse de ces données a permis de démontrer que chez les patients multilingues la maladie s’est déclarée 4,3 ans plus tard que chez les patients monolingues. Une autre étude parue dans la revue Neurology en 2013 a confirmé ces résultats. Le bilinguisme permet un retard de 4 à 5 ans en moyenne de l’acquisition de certaines maladies comme Parkinson ou Alzheimer. Une activité cérébrale intense entretient en quelque sorte le “jeu cérébral” et permet donc de retarder les dégénérescences neurologiques.
Les enfants bilingues sont plus créatifs
Dans une étude menée en 2010 en Israël, des enfants de 4 à 5 ans (bilingues et monolingues) ont dessiné soit une maison, soit une fleur fantastique. L’examen des dessins a montré que les enfants bilingues étaient plus imaginatifs, plus créatifs et qu’ils maîtrisaient mieux les concepts abstraits.
Le bilinguisme améliore les compétences de planification et de résolution de problèmes
En 2015, des chercheurs espagnols ont mis en évidence le fait que les personnes maîtrisant deux langues sont plus rapides et performants sur des tâches cognitives complexes faisant appel aux fonctions de contrôle exécutif telles que la planification et le raisonnement.
De manière générale, les neuropsychologues s’accordent sur le fait que le bilinguisme augmente les performances du système cognitif, des fonctions exécutives, qui sont responsables de tous les processus impliquant l’attention, la sélection, l’inhibition, le changement, etc.
Le bilinguisme permet donc de créer de nouvelles connexions au sein du cerveau
Grâce à une capacité de développement plus avancée, les enfants ont alors la capacité de comprendre et de passer plus facilement d’une matière à l’autre. D’où l’importance de développer le bilinguisme dès le plus jeune âge afin d’acquérir des facilités dans d’autres domaines par la suite.